Pongo deux roues, zéro limite, 100% aventure !
Envie de partir rider sur les plus beaux spots de France, voire du monde, en totale autonomie ? Le rêve absolu pour nous, amoureux de nature sauvage et d’adrénaline ! Mais voilà, choisir entre un camping-car, un van aménagé ou une caravane peut vite se transformer en casse-tête chinois (ou en Rubik’s Cube, au choix). Et pendant qu’on cogite, de l’autre côté de l’Atlantique, des petites remorques 4×4 super maniables et autonomes font leur show, prêtes à affronter n’importe quel terrain, même ceux qui feraient trembler un GPS.
En Europe, hélas, ce genre de pépites se fait rare, voire carrément inexistant. Mais c’était sans compter sur une pépite 100 % française : C2 Xplore, une entreprise corrézienne qui a décidé de prendre le taureau par les cornes (ou plutôt, les chemins de traverse) avec la Pongo ! J’ai eu la chance de discuter avec Christian et Christine, les cerveaux derrière cette remorque made in France, et crois-moi, leur passion n’a rien à envier à leurs créations.
Salut Christian et Christine ! Vous êtes les cerveaux derrière la PonGo, cette petite bête de remorque camper 4×4 autonome qui fait rêver les amateurs de bivouac. Alors, dites-nous : qui se cache derrière ce duo d’aventuriers ? On veut tout savoir, votre histoire, vos inspirations… et même, qui de vous deux est le roi (ou la reine) du marteau !
Alors, par où commencer ?
Nous sommes ingénieurs, ayant tous les deux travaillé dans des bureaux d’études en aéronautique et en automobile. De la conception des avant-projets à la mise au point, nous avons contribué à des réalisations variées, allant de parties de la fusée Ariane V à des modules de boîtes de vitesses robotisées.
Par ailleurs, nous sommes tous deux profondément investis dans le milieu sportif. Que ce soit en VTT, VTTAE, wakeboard, paddle ou kayak, nous participons activement à une station Sport Nature, où Christian occupe le poste de président. Nous sommes également passionnés par la plongée, où Christine est secrétaire au sein d’un club, ainsi que par la spéléologie et la plongée souterraine, pratiquées dans le cadre d’un club spéléo local. Bref, nous sommes de véritables touche-à-tout multisportifs !
Après votre licenciement, l’aventure Pongo a vu le jour. Qu’est-ce qui vous a inspiré l’idée de concevoir un tel produit ?
Au départ, nous avions envisagé d’importer un modèle de remorque de bivouac pour répondre à nos besoins personnels, étant donné qu’il n’en existait aucun en Europe. Cependant, entre le prix d’achat, le coût du transport par conteneur et les modifications nécessaires pour l’homologation en Europe, le coût final s’avérait exorbitant, dépassant les 50 000 €. Nous avons donc décidé de la concevoir nous-mêmes, après tout, c’est notre métier !
Entre-temps, durant notre phase de conception, nous avons appris que la société pour laquelle nous travaillions avait décidé de délocaliser en Hongrie, entraînant notre licenciement. Alors, nous nous sommes dit : pourquoi ne pas nous lancer dans la fabrication de campers pour les sportifs ?
La remorque Pongo, avec son essieu et son timon en acier ainsi que sa structure en aluminium, est taillée pour conquérir tous les terrains. Quels défis avez-vous dû relever durant sa conception pour réussir à combiner légèreté, robustesse et performance tout-terrain ?
De par notre métier, nous sommes habitués à gérer ce type de contraintes, que ce soit dans le domaine spatial ou automobile. Nous avons réalisé une étude en 3D des contraintes et des déformations afin de vérifier la solidité lors de l’utilisation. Par ailleurs, la conception repose sur le principe aéronautique du squelette en aluminium sur lequel une peau est rivetée, un procédé éprouvé sur les avions et les fusées.
Votre remorque, avec son assemblage entièrement métallique, son mobilier en HPL de carton recyclé et sa structure isolée en PET issu de bouteilles recyclées, s’inscrit pleinement dans une démarche de recyclage et de développement durable, une priorité pour de nombreux pratiquants outdoor aujourd’hui. Pourriez-vous nous en dire davantage sur le choix et le développement des matériaux utilisés pour assembler la remorque Pongo ?
Nous souhaitions que PonGo puisse être utilisé partout. Nous avons donc opté pour des matériaux imputrescibles et résistants aux moisissures. C’est pourquoi nous n’utilisons pas de bois, qui ne pourrait pas supporter de telles conditions, sauf les bois exotiques, que nous préférons préserver pour éviter d’exploiter ces essences.
Nous nous efforçons également de minimiser l’utilisation des plastiques. En effet, nos activités aquatiques, en surface ou sous l’eau, nous ont sensibilisés aux ravages qu’ils causent. Par conséquent, aucun matériau composite n’est utilisé pour les revêtements.
Entre les exigences écoresponsables, la légèreté et la solidité, l’aluminium s’est imposé comme le choix évident. Bien qu’il ne soit pas totalement neutre lors de son extraction (soyons honnêtes), il est recyclable à 100 %.
C’est aussi dans cette optique que nous avons intégré des panneaux sandwichs à double peau en aluminium, avec une isolation en mousse PET, fabriquée à 100 % à partir de bouteilles plastiques recyclées.
Enfin, notre conception permet une réparation facile, assurant à PonGo une longévité exceptionnelle !
En partant à l’aventure, l’eau et l’électricité deviennent vite des besoins essentiels. Quels sont les systèmes intégrés dans la Pongo pour répondre à ces besoins et assurer une autonomie complète ?
Pour l’eau, nous avons opté pour un système de filtration développé par la société Katadyn. Cela permet de s’approvisionner facilement où que l’on se trouve : lacs, rivières, cours d’eau, etc. Ce choix élimine également la nécessité d’un réservoir fixe, souvent propice au développement de bactéries.
Cependant, l’espace disponible permet d’intégrer un ou plusieurs jerrycans amovibles si besoin.
Côté électricité, la PonGo est équipée d’un pack batteries alimenté soit par des panneaux solaires, soit par une prise de recharge extérieure (par exemple lorsque PonGo est stationnée dans un garage). Ce système fournit de l’énergie via des prises USB et des prises 220V classiques.
L’intérieur de la Pongo étant entièrement modulable, est-il envisageable d’ajouter ultérieurement des éléments pour optimiser sa capacité de rangement ?
Au sol, nous avons installé un système de casiers modulables qui peuvent être configurés selon les besoins de chargement. Ces casiers peuvent être complètement retirés ou déplacés sur un côté pour transformer le camper en remorque de transport, capable, par exemple, de transporter jusqu’à 4 VTT.
Au plafond, notre structure est dotée de rails percés, spécialement conçus pour suspendre divers équipements ou créer des filets élastiques afin d’optimiser le stockage en hauteur.
Sur la plateforme avant, il est possible d’ajouter un coffre supplémentaire pour augmenter la capacité de chargement. Toutefois, sa fonction principale reste de transporter un VTT ou d’autres objets similaires. Bien sûr, des barres de toit sont également présentes pour encore plus de flexibilité. Enfin, un casier supplémentaire se trouve sur le côté gauche du coffre technique, et le compartiment cuisine offre également des espaces de rangement.
Quelles options de personnalisation supplémentaires proposez-vous, et que peut attendre un futur acquéreur de cette offre ?
Il s’agit de la modification du graphisme extérieur. Nous prévoyons de proposer progressivement différents designs, soit en modèles uniques, soit sous forme de séries. Cependant, en tant que concepteurs, nous ne nous limitons pas à ces options. Nous sommes également capables de réaliser du sur-mesure pour répondre à des demandes spécifiques..
Pour les pratiquants les plus frileux, un pack hiver est proposé en option. De quels éléments se compose-t-il et nécessite-t-il des modifications sur la plateforme d’origine ?
Le pack hiver comprend un réservoir d’eau, un combiné chauffage/chauffe-eau avec pompe, ainsi qu’un réservoir GPL rechargeable.
L’unité est facilement modifiable, étant prédisposée à accueillir ces équipements, qui peuvent également être ajoutés ultérieurement.
Cependant, le coffre destiné à l’ensemble GPL se positionne à la place de la plateforme avant, supprimant ainsi cette fonction afin de conserver un format compact pour le camper.
Nous travaillons actuellement sur une alternative intermédiaire, consistant en un petit chauffage électrique, qui semble être suffisant pour chauffer le volume intérieur de PonGo.
Quels types de batteries équipez-vous la Pongo, et quelle autonomie peut-on attendre en électricité ?
Parlons technique ! Sur notre unité, telle que présentée sur notre site internet www.c2xplore.fr, nous utilisons actuellement deux batteries GEL de 110 Ah chacune (soit un total de 220 Ah) et deux panneaux solaires de 175 W (pour un total de 350 W).
Cet ensemble alimente 4 prises USB, 2 prises 220 V et une prise pour un réfrigérateur à compression de type raid (73 L).
Il est difficile de fournir une estimation précise de l’autonomie, car celle-ci dépend de nombreux facteurs, tels que les appareils branchés ou l’ensoleillement. Cependant, à titre indicatif, notre camper n’a pas été rechargé via une prise secteur depuis 6 mois, tout en alimentant divers équipements électriques, y compris un VTT électrique.
Enfin, il est possible d’augmenter la capacité ou de passer à d’autres technologies de batteries, comme le lithium, en fonction des besoins spécifiques.
Pour les sessions boueuses, notamment pour les amateurs de VTT, envisagez-vous d’intégrer un système de douches dans vos futurs développements ?
C’est déjà inclus :
Nous fournissons un système de toiles accompagné d’une douche solaire. Une toile triangulaire se positionne entre les deux portes relevées pour créer un auvent, tandis qu’une toile rectangulaire s’installe sous la porte arrière relevée afin de former une cabine de douche.
Cette seconde toile peut également servir de pare-vent lorsqu’elle est déployée autour des portes. Une vidéo explicative est prévue pour détailler l’installation et l’utilisation.
À quel type de public la Pongo est-elle destinée : les aventuriers en herbe avides de voyage, les baroudeurs sportifs prêts à explorer le monde, ou encore les petites familles souhaitant s’éloigner des sentiers battus ?
En réalité, elle convient à tous ces publics !
Grâce à ses dimensions compactes, la Pongo peut être stationnée dans un garage standard, ce qui la rend prête à partir à tout moment. Vous rentrez du travail et avez envie de rouler à 300 kilomètres ? Il vous suffit de l’atteler, et hop, c’est parti ! Vous trouvez le spot idéal ? Vous posez le camper et profitez.
Avec son format compact et sa suspension tout-terrain, la Pongo vous permet d’explorer partout où vous le souhaitez, même dans les endroits reculés, au cœur de la nature.
Quels sont les différents tarifs de la Pongo ?
Nous établissons des devis en fonction des demandes spécifiques de chacun, y compris pour des adaptations complexes. À titre indicatif, le modèle tout équipé présenté sur notre site est actuellement proposé à 24 600 €.
Cependant, il convient de noter que, comme tous les industriels, nous sommes actuellement soumis à de fortes variations des prix de nos fournisseurs et des matières premières, comme l’aluminium.
Vos locaux sont-ils situés en France, et la conception ainsi que la fabrication y sont-elles également réalisées ?
La conception est réalisée en France, par nos soins. La majorité de nos composants proviennent de fournisseurs français, et le reste d’Europe. Cette démarche reflète notre volonté de limiter autant que possible l’impact carbone de nos approvisionnements, tout en favorisant les pays où les conditions sociales sont respectées. Enfin, la fabrication est effectuée dans nos locaux situés à Tulle, en Corrèze.
L’écologie, la protection de l’environnement, ainsi que l’utilisation de produits recyclables et recyclés occupent-elles une place centrale dans vos valeurs ?
Oui, comme nous l’avons mentionné précédemment.
Nous pouvons également ajouter que, sur le plan personnel, nous sommes engagés auprès de la Surfrider Foundation et des Sentinelles de la Nature.
Christian et Christine, merci de nous avoir consacré un moment. Auriez-vous un dernier mot pour conclure cette interview ?
Profitez de la vie, faites du sport et voyagez tout en respectant la nature !
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