Adieu les pédales plates ? Mon test du combo Crankbrothers Mallet
Salut les riders, et bienvenue sur le blog !
Si vous me suivez un peu, vous savez que ma relation avec mon matériel est un peu compliquée. J’aime le maltraiter, le tester dans des conditions improbables, et je ne suis pas du genre à faire de quartier. Aujourd’hui, on s’attaque à un mythe, ou du moins à un combo qui fait couler beaucoup d’encre sur les sentiers : les pédales Crankbrothers Mallet 3, associées aux nouvelles chaussures Mallet Speed Lace Classic Edition.
Crankbrothers, c’est cette marque californienne au design si particulier, souvent associée aux pratiques gravity. Ses pédales Mallet sont devenues un incontournable dans le monde de l’Enduro et de la Descente. L’arrivée de leur propre gamme de chaussures a fait grand bruit, et j’avais envie de voir si on ne nous avait pas vendu le « combo parfait » juste pour nous faire craquer le portefeuille. Il faut d’abord savoir que je possédais ces pédales depuis quelques années sans jamais oser franchir le cap des pédales automatiques. Mais depuis longtemps, plusieurs collègues de ride ont finalement réussi à me convaincre. J’ai pu tester leur efficacité aussi bien en bikepark qu’en randonnées montagnardes ou sur mes singles bretons.

I. Première rencontre : quand le design tape dans l’œil
Les pédales Crankbrothers Mallet 3 : l’armure du pied
Les Mallet 3 sont le fruit de l’évolution d’une des pédales les plus emblématiques de la discipline. Leur look est immédiatement séduisant. Le corps en aluminium usiné et les ailettes du mécanisme en acier moulé, le tout dans un coloris bicolore qui en impose, dégagent une impression de robustesse et de masse. On se dit : « OK, elles vont pouvoir encaisser ma maladresse sans broncher », et c’est bien le cas. Malgré quelques rencontres fortuites avec des cailloux, aucun jeu ni déformation n’est à constater, si ce n’est quelques impacts.

Techniquement, la Mallet 3 se distingue par son mécanisme à quatre faces, la signature de Crankbrothers. Le système permet de s’enclencher par les quatre côtés, ce qui facilite le clipsage, même lorsque la boue s’est invitée à la fête. Contrairement à des pédales plus minimalistes, le corps en aluminium large de la Mallet offre une plateforme généreuse. L’idée est d’avoir une vraie surface d’appui, même si le pied n’est pas enclenché, un atout majeur en Descente. On peut aussi régler les huit picots de chaque côté pour ajuster le grip, un peu comme on règle la hauteur de sa selle. C’est dommage, cependant, que la conception ait opté pour une bague en téflon d’un côté et un roulement de l’autre. Je trouve que cela favorise l’usure et crée un jeu assez perceptible au fil des mois d’utilisation. Pour moi, un roulement aurait été préférable des deux côtés.
Les chaussures Crankbrothers : le soulier de verre pour le VTT
Face à l’hégémonie de marques comme Five Ten ou Shimano, Crankbrothers a décidé de concevoir ses propres chaussures, taillées sur mesure pour ses pédales. J’ai choisi de tester le modèle Mallet, le plus orienté Enduro/DH.





Dès leur sortie de la boîte, les chaussures respirent la qualité. La construction est solide, avec des renforts aux endroits stratégiques (la pointe du pied, celle qui a tendance à rencontrer des cailloux, est bien protégée). Mais la pièce maîtresse, c’est bien sûr la semelle. La semelle « Match » est conçue pour s’adapter parfaitement aux pédales Crankbrothers. Le canal pour la cale est allongé pour faciliter le positionnement, et la semelle, avec sa structure en « nids d’abeilles », est censée offrir un grip maximal. J’ai opté pour un système de serrage et une sangle velcro, qui s’est avéré fiable et facile à ajuster. Pas besoin de se prendre la tête avec des systèmes compliqués ; j’ai l’impression de retrouver mes vieilles chaussures de skate, mais en mieux. Et le confort est au rendez-vous. L’ajustement est précis et le soutien de la cheville rassurant.
II. Installation et premiers tours de roue
L’installation des cales sur les chaussures est la première étape. J’ai commencé par une position assez reculée, typique de l’Enduro, pour me donner un maximum de stabilité en descente. J’ai prié pour que ça tienne. Un point très positif pour Crankbrothers : un jeu de cales préinstallé est déjà monté sur les chaussures, un geste que j’ai apprécié vu le prix des cales à l’unité.
Le réglage des picots sur les pédales est une autre étape cruciale. J’ai tâtonné un peu au début, vissant et dévissant jusqu’à trouver le bon compromis entre grip et liberté. C’est un réglage très personnel, un peu comme trouver la bonne cuisson de son steak, mais une fois le bon réglage trouvé, la magie opère.
III. Les sensations sur le terrain : la vérité, rien que la vérité
Pour résumer en un mot, je dirais « connexion ». Le duo pédales/chaussures de Crankbrothers procure un sentiment de faire corps avec la machine. C’est plutôt la sensation d’être « encollé » sans être coincé.
Le point fort du système, c’est le clipsage. L’enclenchement à 4 faces est un réel avantage, surtout pour moi qui suis un grand spécialiste des redémarrages en catastrophe. Le mécanisme « se guide » presque tout seul, ce qui est assez magique. Le déclipsage demande un petit temps d’adaptation, mais c’est une question d’habitude. Après quelques minutes, c’était devenu un réflexe.



En montée, les Mallet 3 et les chaussures Crankbrothers font le job. La plateforme large permet de bien appuyer, et la connexion est solide, ce qui rend la transmission de puissance efficace. Le gros point fort, c’est la facilité d’enclenchement quand on doit mettre le pied à terre sur une section technique et repartir immédiatement. C’est un gain de temps précieux et un coup de stress en moins.
C’est en descente que ce combo prend tout son sens. La plateforme généreuse des Mallet 3, combinée à la semelle des chaussures, offre une stabilité incroyable. On se sent plus en sécurité, même quand on n’est pas enclenché. Le pied reste bien en place sur la pédale grâce aux picots et à la semelle. Le maintien est parfait, on ne craint pas de déclipser de manière intempestive, et la sensation de contrôle est totale. C’est comme si mon vélo et moi ne faisions qu’un, sans la gêne du déclipsage forcé.
Quant à l’épreuve de la boue et de l’humidité, le mécanisme ouvert des Mallet permet à la boue de s’évacuer assez facilement. J’ai roulé dans des conditions exécrables, et le chaussage restait possible. Les chaussures, avec leur conception robuste, ont bien résisté à l’humidité, ce qui a sauvé mes pieds.
IV. Durabilité et bilan
Les pédales Mallet 3 ont une réputation de fiabilité mitigée par le passé, mais Crankbrothers a fait d’énormes efforts pour améliorer la qualité de ses roulements et de ses joints. Après plusieurs semaines d’usage intensif, les roulements tournent toujours aussi bien, même si, comme je l’ai mentionné, la bague en téflon a tendance à s’abîmer plus qu’un roulement classique. Au prix des pédales, c’est dommage, mais un kit de réparation est disponible et permet de repartir pour quelques mois sur les sentiers l’esprit serein. Les picots tiennent bon.
Côté chaussures, la construction est solide. Les coutures et les renforts n’ont pas bougé. La semelle est résistante et n’a montré aucun signe de faiblesse.
Le combo Mallet 3 / Chaussures Crankbrothers offre de nombreux points forts. Le clipsage ultra-facile est un vrai gain de confiance. La plateforme large et stable apporte un sentiment de sécurité, et le design et le look sont, il faut l’avouer, un atout majeur. La durabilité améliorée est un point très rassurant, et la semelle conçue pour la pédale forme un duo de choc.
Quant aux points faibles, le prix peut être élevé. Le déclipsage demande un petit temps d’adaptation, et le poids des Mallet 3 est notable. Un autre point est l’usure des cales, assez rapide si vous marchez avec.
V. Conclusion : le roi de l’Enduro ?
Le duo pédales Crankbrothers Mallet 3 et chaussures Crankbrothers est une combinaison gagnante, surtout pour les riders qui privilégient la sécurité, la stabilité et la facilité de clipsage.
Si vous êtes un adepte des pédales plates et que vous souhaitez passer aux automatiques, c’est sans doute la meilleure option pour vous. La plateforme large vous donnera l’impression de rouler sur des pédales plates, mais avec les avantages des cales. Si vous venez d’un autre système, comme Shimano SPD, Time ou autres, l’adaptation se fait vite et vous découvrirez un nouveau type de connexion avec le vélo. La facilité de déclipsage en conditions difficiles est un argument de poids qui pourrait bien vous faire changer d’avis.
En somme, l’investissement est justifié par la qualité et la performance du combo, même si tout n’est pas parfait. Il répond parfaitement aux exigences de l’Enduro moderne.
Maintenant, à vous de jouer. Avez-vous déjà testé ce combo ? Partagez vos avis et vos anecdotes dans les commentaires ci-dessous.
Cet article vous a-t-il plu et aidé (partagez-le ! ;-)) ? avez-vous des choses à y ajouter (commentez-le ! ;-)) ?
Laisser un commentaire