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LE PRIX DU CONTRÔLE : J’étais un puriste, l’Endurigide m’a converti aux automatiques.

J’ai passé la majorité de mon temps, près de dix ans à défendre ‘l’école du pilotage honnête’. Mon évolution, d’un Tout-Suspendu au Sobre OFF, a toujours été guidée par ce principe. Sur cet outil sans concession, je ne jurais que par le contact direct : pédales plates à gros picots et une paire de Fiveten Freerider connu pour sa semelle qui accroche. C’était mon manifeste pour une technique brute et sans béquille.

Mon engagement était un serment philosophique : la liberté. Pour moi, le clip était synonyme de tricherie. J’étais convaincu que les pédales automatiques n’étaient qu’une béquille pour les faiblards, un moyen de « tirer » le vélo au lieu de maîtriser le pompage le bunny-hop et l’enroulé parfait.

Pendant des années, cette conviction a indéniablement porté ses fruits. J’ai maîtrisé le bunny hop sans mécanisme et j’ai ancré en moi cette confiance mentale inébranlable : en cas de pépin, je sors le pied, point final.

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Mais ce récit n’est pas celui d’une trahison, mais bien d’une évolution forcée. Après dix ans de loyauté indéfectible envers les pédales plates, la réalité physique de l’Endurigide engagé a fini par me confronter à une vérité crue. Mes convictions philosophiques se heurtaient de plus en plus souvent à mes limites de performance et de sécurité. J’ai douloureusement compris que la liberté sans contrôle pouvait devenir un fardeau, voire un danger.

Ce voyage, je le détaille ici : l’analyse des frustrations qui ont imposé le changement, le récit honnête de la difficile transition, et la révélation finale du contrôle absolu que j’ai trouvé avec les clips.

L’Héritage des Plates – Quand la Liberté était un Dogme

Mon adhésion était un engagement total. J’ai appris à forcer l’adhérence en poussant mes talons et en sollicitant mes chevilles. Le prix de l’erreur était immédiat : rater un saut ou un pompage se soldait par une éjection brutale, un rappel sans détour de ma faute technique. C’était l’école du pilotage honnête. Les plates vous obligent à être un pilote actif et à guider le vélo par une pression constante. Ce travail m’a laissé des bases solides : une répartition des masses parfaite et une capacité instinctive à « sentir » le vélo.

J’ai fait le choix du meilleur : mes Five Ten Freerider fusionnaient littéralement avec mes Crankbrothers Stamp 1. Le grip était phénoménal, créant une connexion presque clipsée, mais sans la contrainte. Ce setup m’offrait une sécurité totale en DH et dans la rocaille, tout en me permettant de déplacer le pied.

Pendant des années, cette approche a indiscutablement fonctionné. Mais le point de rupture est arriver avec mon passage à l’Endurigide. Soudain, le pilotage est devenu une lutte. Sentir mes pieds constamment à deux doigts d’être éjectés dans le défoncé – même en forçant mon grip et ma technique est devenu insupportable. Le semi-rigide exigeait une cohésion que la seule friction ne pouvait plus garantir. Ce n’était plus une question de préférence, mais un besoin de sécurité et de performance : il me fallait une alternative pour dompter l’Endurigide.

Le Déclic – Les Frustrations du Chaos

Le changement n’est pas venu d’un seul incident, mais de la somme des frustrations accumulées face aux exigences de l’Endurigide, ce dernier amplifiant tous les défauts.

Le Hardtail est un filtre à vérité. Sur les pistes rapides jonchées de racines et de pierres, l’absence d’amortisseur arrière est sans appel : le vélo renvoie des impacts secs et violents. Face à cet effet de marteau-piqueur, même le meilleur grip de mes plates ne suffisait plus. Mes pieds finissaient par « danser » sur les plateformes. À haute vitesse, le moindre micro-choc non absorbé par mes chevilles se transformait en un rebond qui me faisait douloureusement perdre le contact.

La situation m’obligeait à me concentrer de manière obsessionnelle sur la seule tâche de coller mes pieds aux pédales. Je dépensais une énergie folle, gaspillant une concentration précieuse qui aurait dû être dédiée à la lecture du terrain et à ma trajectoire. C’était un cercle vicieux : plus j’accélérais, plus le risque d’éjection augmentait. Clairement, j’avais atteint le plafond de verre des pédales plates dans le chaos en endurigide.

Ma pratique impliquait des sorties de plus en plus longues (souvent 2 à 3 heures) et un dénivelé positif conséquent pour ma petite Bretagne. Bien que je sois un bon pédaleur, l’absence de phase de traction dans le coup de pédale commençait à peser lourd. Sur une longue montée technique, chaque impulsion vers le bas était une poussée unique épuisante, tandis que mes compagnons en clips utilisaient la force d’arrachement pour soulager leurs quadriceps et engager leurs ischio-jambiers.

Le verdict était implacable : en fin de journée, j’arrivais à l’entame de la dernière spéciale avec un déficit d’énergie criant. Ma performance en descente s’en ressentait directement. Le rendement n’était plus un luxe philosophique ; il était devenu une nécessité absolue pour la performance globale.

La Transition – L’Humiliation et la Révélation du Réglage

Prendre cette décision fut difficile, mais faire le premier pas fut humiliant.

J’ai donc opté pour les Crankbrothers, un système que j’avais déjà identifié pour sa fiabilité et sa facilité de décrochage. Mon premier choix s’est porté sur les Mallet 3, un modèle Enduro/Trail intégrant une petite plateforme pour un support accru lorsque l’on n’est pas clipsé. Ce choix offrait déjà un compromis idéal. Et plus récemment, pour affiner encore ce contrôle et la durabilité, j’ai migré vers la version ultime : les éditions limitées Loïc Bruni.

Le baptême du feu fut… ridicule. Mes premières sorties sur un parking se sont soldées par deux chutes à l’arrêt, comme un parfait débutant. Mon cerveau n’avait pas encore câblé le réflexe de rotation du talon. J’ai alors pratiqué le déclipsage constant, même en ligne droite ou sur les sections les plus faciles, pour que ce mouvement devienne enfin instinctif.

Le véritable basculement est arrivé sur les sentiers. En montée, la sensation du coup de pédale tracté fut une révélation. L’efficacité était spectaculaire : mes temps sur les segments de liaison Strava ont chuté, et j’arrivais au sommet des spéciales bien moins entamé.

En descente, j’ai immédiatement apprécié le concept de la liberté angulaire. Ce petit jeu de cales m’a permis de retrouver une partie de la liberté de mouvement que j’aimais tant avec les plates, tout en étant fermement verrouillé. De plus, j’ai pu régler la position de mes cales pour écarter légèrement mes pieds, optimisant ainsi le confort de mes genoux. Le contrôle était là, sans la rigidité que je craignais.

La grande surprise fut la suivante : le passage aux clips n’a pas détruit ma petite technique acquise en plates. Bien au contraire. Parce que j’avais passé tant d’années à comprendre le pompage et l’enroulé sans la béquille des clips, j’ai pu immédiatement utiliser le verrouillage pour augmenter la puissance de ces gestes, et non pour les remplacer.

Les Bénéfices Concrets – Le Contrôle comme Facteur de Vitesse

Après six mois de transition, les pédales automatiques sont devenues bien plus qu’un équipement : elles sont une extension naturelle de mes pieds. Les bénéfices, initialement théoriques, se sont immédiatement traduits en données concrètes et palpables.

C’est le bénéfice majeur. Sur les sections les plus rapides et chaotiques de ma piste fétiche (un champ de racines et de roches), j’ai constaté une augmentation nette de ma vitesse et, de façon paradoxale, une sérénité absolue. Mon cerveau n’était plus obsédé par le maintien du contact. La cohésion corps-vélo est devenue totale. Je pouvais charger les suspensions (mes bras et mes jambes) avec une agressivité inédite, sachant que je ne serais jamais éjecté. Le vélo, au lieu de me malmener, était désormais dirigé par mes pieds.

L’amélioration du rendement ne s’est pas contentée d’aider mes montées ; elle a transformé ma gestion de la fatigue. L’énergie économisée sur chaque liaison et chaque relance se répercutait directement dans la lucidité de mon esprit et la force disponible dans mes bras et mes jambes pour négocier les descentes. L’Enduro est un sport d’endurance par excellence : l’optimisation du coup de pédale est un gain d’énergie fondamental qui se traduit, in fine, par de meilleures performances, plus de sécurité et une plus grande longévité sur le sentier.

Mon pilotage est devenu chirurgical. Je peux désormais manipuler le vélo avec les pieds pour initier un manual, corriger une trajectoire ou stabiliser un saut. Dans les virages rapides, tirer légèrement sur la pédale intérieure m’offre un meilleur grip et une vitesse de sortie accrue.

Le paradoxe est total : en cherchant la liberté en plates, j’ai finalement trouvé la vraie liberté (celle de la vitesse et de la performance sans peur) en clips.

Conclusion : Le Choix Est Fait, Mais le Dogme Reste Ouvert

Mon passage aux clips fut une nécessité dictée par l’engagement, non un choix par défaut. C’était une décision d’optimisation pure. Mais dizaines d’années en plates ne fut pas une perte de temps ; elle reste le fondement inestimable de ma technique.

Mon verdict personnel est désormais nuancé :

  • Pour le Débutant : Les plates sont l’école, la fondation. C’est le chemin le plus sûr vers l’acquisition d’une gestuelle pure.
  • Pour le Pilote Engagé : Lorsque l’éjection des pieds et le manque de rendement grèvent l’endurance, l’investissement dans les clips s’impose. Le gain en contrôle, sécurité et efficacité compense largement les premières chutes.

J’ai choisi le contrôle absolu car c’est lui qui me permet d’aller plus vite et plus loin en toute sécurité en endurigide. Le meilleur équipement est celui qui vous fait oublier l’équipement pour vous concentrer sur ce qui compte : le sentier.

En guise de conclusion, ce récit n’est que le reflet de mon expérience personnelle en Endurigide, particulièrement avec les pédales automatiques. Loin de moi l’idée de relancer l’éternel débat « plates vs. automatiques » – bien que mon illustration dans l’article puisse prêter à confusion ! Chaque vététiste doit trouver la plateforme avec laquelle il se sent le plus à l’aise, car l’essentiel est de prendre un maximum de plaisir au guidon de sa monture. Et vous, êtes-vous plutôt team pédales plates ou automatiques ? Partagez-nous votre ressenti en commentaire !

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Je suis Max, le roi auto-proclamé du VTT… et des chutes spectaculaires. Enduro ou downhill (DH), peu importe le terrain, je suis là pour le dompter – ou pour vérifier si les rochers sont vraiment aussi durs qu’ils en ont l’air. Sur ce blog, je partage mes aventures mémorables (parce qu’honnêtement, qui pourrait oublier un vol plané dans une rivière ?), mes astuces pour rouler comme si on savait ce qu'on fait, et mes tests de matos qui ont survécu à mes cascades improbables. Si vous aimez rouler vite, vivre des moments d’adrénaline et rigoler des galères (à distance), vous êtes au bon endroit. Enfilez votre casque… et préparez-vous à rider avec style (ou pas) !

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